Enfant, professionnel(le) de la petite enfance, parent(s). Voici le trio relationnel dont chaque rôle doit être écouté, pris en considération pour une communication fluide et un travail d’équipe efficace. Car, il faut bien le reconnaître, il s’agit d’un travail d’équipe, dont chaque rôle doit être respecté tout en respectant lui-même celui des autres membres.
Mais pour que cela fonctionne, il faut avant tout bien comprendre comment fonctionne ce trio si on essaye d’analyser chacun des binômes qu’il peut former.
Parent(s) – Enfant
Basée sur le respect, l’écoute, le dialogue et la compréhension, le binôme formé par l’enfant et le(s) parent(s) est l’élément basique le plus essentiel dans le fonctionnement avec la personne qui sera en charge de l’assistance auprès de la famille. Si pendant les deux premières années de l’enfant la partie semble facile pour tout le monde, il est bon de se rappeler que dès l’âge de trois ans le « Non » arrive en grandes pompes (voir notre article à ce sujet). C’est alors qu’entre en scène la partie intéressante de l’éducation, celle qui va nous suivre durant toute notre vie : le compromis. Qui ne fait pas de compromis dans son quotidien ? Il est temps pour l’enfant d’apprendre cette forme de communication par la négociation.
« Tu ne veux pas venir car tu préfères rester jouer à la maison ? », d’accord, mais maman ou papa eux ne peuvent pas sauter la case travail. C’est embêtant. Entrer dans un rapport de force est très souvent l’option choisie, par manque de temps et, il faut bien le dire, la facilité. Oui, mais alors, qu’en retiendra l’enfant ? Une frustration, une défaite, quelque chose qui le rendra triste et pourrait lui faire passer une mauvaise journée (et par ricochet une mauvaise journée à son assistant(e) maternel(le) ou son Atsem. Céder n’est pas envisageable car l’enfant pourrait répéter cette nouveauté tout à fait plaisante à l’envi et ça n’est tout simplement pas possible.
Tandis que le compromis, lui, apportera une solution plus douce. Pas forcément pleinement satisfaisante pour les deux parties, mais suffisamment pour que le reste de la journée puisse aider à effacer ce départ du mauvais pied, comme par exemple « Cela va être très compliqué, mais si tu veux, nous pouvons jouer à un jeu pendant le trajet et ce soir, quand je reviens, nous pourrions faire telle activité ? Qu’en penses-tu ? ». Là, les choses peuvent s’avérer plus intéressantes pour l’enfant qui non seulement peut découvrir une nouvelle activité à faire en voiture ou en trajet avec le parent qui l’accompagne, donner son avis et son ressenti, mais aussi se projeter dans un futur proche qui l’enchante.
Arrivé à destination, ce dernier sera donc d’une meilleure humeur qui ne pourra que s’améliorer au contact de son assistant(e) maternel(le) ou de son Atsem.
Mission accomplie pour le premier binôme.
Parent(s) – Professionnel(le)
C’est exactement les mêmes bases que pour l’enfant : le respect, l’écoute, le dialogue et la compréhension. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce sont les bases de toute relation humaine. Qu’importe l’âge, la condition, les origines, le statut, bref, tout ce qui fait de nous des êtres à part entière.
À partir de cette règle simple, il y aura immédiatement un véritable bien-être qui va s’instaurer dans l’esprit des parents… et de la personne en charge de l’enfant. Le respect appelle au respect. Pour passer à l’étape suivante, capitale, celle de la confiance, il ne faut pas hésiter à dialoguer, se rencontrer plusieurs fois tous ensemble afin de créer un premier lien. Si cette étape est difficilement réalisable avec un(e) Atsem ou en crèche, elle est complètement possible entre la famille et l’assistante maternelle indépendante.
Après ces quelques rencontres, l’enfant saura reconnaître et faire confiance à cette personne qui sera le nouveau visage de sa vie quotidienne. Ce simple lien établira une première quiétude dans l’esprit des parents, qui commenceront alors à organiser les jours de garde, les modalités, transmettre les rituels et habitudes du tout petit, ses préférences… En clair : organiser le passage de flambeau qui aidera ces derniers à se diriger vers la prochaine étape, la plus essentielle : le lâcher prise.
Dès lors, la relation sera sereine et sans conflit. Chacun aura accepté la place de l’autre dans la vie de l’enfant, dans un respect profond et de saines habitudes de communication.
Et ne jamais oublier, que derrière chaque action/parole envers l’enfant, il y a toujours l’intention de bien vouloir faire. Il est inutile d’aller au conflit immédiatement si quelque chose de va pas comme à la maison : dialogue et compréhension. Inutile de préciser que l’on ne parle pas du tout de cas de violences physique ou psychologique.
Professionnel(le) – Enfant
Ce binôme est le plus important dans notre trio relationnel. Puisque le ou la professionnelle va être au centre même de la vie de l’enfant et assister à beaucoup de ses découvertes, progrès et son évolution.
Il n’est pas obligatoire de calquer le mode de fonctionnement des parents, l’important est de mettre le tout petit en confiance et dans une démarche de dialogue. Si la négociation peut-être plus compliquée à mettre en place, on peut néanmoins toujours trouver un terrain d’entente. Et pour cela il n’y a pas de secret : demander à l’enfant ce que lui pense, ce que lui ressent et adapter la situation de manière la plus fluide possible entre ce qui doit être fait et la façon dont cela doit être fait (comme par exemple aller à la sieste, ou le rituel du repas, souvent les deux étapes les plus compliquées…).
Il ne faut pas avoir peur d’admettre que l’on s’adresse à un adulte en devenir, se mettre à genou, pour lui parler en face à face, capter son regard, est quelque chose de très important pour lui montrer qu’on le respecte avant tout, qu’on l’écoute.
Cette relation, bâtie sereinement et avec équilibre, sera une expérience réussie, positive et inoubliable pour tout le monde.
Il ne faut pas mettre l’affect de côté.
Il ne faut pas mettre la considération de côté. Il ne faut pas avoir peur d’exprimer ses idées, ses ressentis lorsqu’il s’agit du confort de tous.
N’oublions pas que les enfants sont des éponges, une relation épanouie entre tous sera la clé de son développement et de son bien-être.